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Depuis 1996, Uri Tzaig présente des vidéos où le jeu sportif occupe une place de choix. L'artiste israélien touche à ce sujet populaire, parce qu'il permet de manière exemplaire d'expérimenter le rapport des corps à l'espace et au temps, mais aussi de considérer différents principes de socialisation. Le sport comprend à la fois une dimension individuelle et collective, sociale et politique. Ce champ d'action ouvert,
Uri Tzaig propose de décaler les normes, de redéfinir les règles pour laisser libre cours à la construction de nouveaux jeux. Suivant ce principe, il réalise à Montpellier Infinity, une vidéo qui met en scène deux équipes mixtes de danseurs habillés d'un même uniforme, jouant en circuit fermé, sans arbitre, selon la règle fondamentale de ne pas sortir le ballon du terrain, au prix de laisser volontairement l'équipe adverse prendre l'avantage. Ce travail insiste sur l'inscription du mouvement dans un temps réglé et incontournable, deux mi-temps de 10 minutes alors que le terrain est en perpétuelle évolution. L'esthétique futuriste qui se dégage du film vient du caractère harmonieux et dynamique de l'ensemble du jeu, inventé comme une belle métaphore "qui viendrait du futur" au pays où les territoires sont occupés et la cohabitation trop souvent difficile.
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