BILL WOODROW

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Né en 1948 à Henley (GB)
Vit à Londres.

Bill Woodrow n'utilise pas les matières conventionnelles de la sculpture (plâtre, bois, etc). En jetant un regard singulier sur ce qui l'entoure il s'aperçoit qu'il y a un tas de matériaux totalement inutilisés. Acteur pertinent de la Nouvelle Sculpture Anglaise des années 80 (avec Mach, Cragg, Vilmouth ), sa démarche s'articule autour des axes majeurs de cette tendance : récupération / transformation.



Oeuvre : Quattro Freccie, 1983
portière et capot de voiture
200 x 450 cm
collection FRAC Bourgogne



 


 

OUTIL / GESTE

Divers objets métalliques sont récupérés, sculptés au chalumeau puis reliés entre eux par des fragments de tôle.


 

SUPPORT / /MATIERE


La matière première de Bill Woodrow est celle commune aux artistes de la Nouvelle Sculpture Anglaise. L'environnement propose et détermine un travail sur des matériaux abîmés ou dénués d'utilité. "Pourquoi ne pas s'en servir" semble être l'interrogation permanente du sculpteur.


 

DE LA DECHARGE AU MUSEE

Les travaux de Bill Woodrow s'appuient sur des objets manufacturés d'origine diverse. Récupérés puis sélectionnés, ils étaient au départ noyés dans du plâtre ou du ciment avec l'intention additionnelle de les fossiliser. Une fois durcis, les blocs réceptacles servaient à être découpés afin de révéler l'objet noyé. Ce procédé systématique a été abandonné plus tard par l'artiste qui, pressentant des perspectives nouvelles, préféra s'attaquer directement à l'objet lui-même. La forme et la matière de l'objet deviendront alors élément de fabrication et instrument de narration pour l'artiste.
La Nouvelle Sculpture Anglaise, à laquelle se sont joint Woodrow, Cragg, Mach et d'autres, a fait poindre un nouveau regard en s'appropriant les résidus industriels et a engagé la sculpture moderne dans un mouvement réel d'émancipation.


 

L'OBJET CREE L'OBJET

Bill Woodrow est donc passé de la mise en évidence de l'objet à son utilisation même en tant que support propre à concevoir un autre objet, une autre histoire.
Quattro Freccie traduit bien l'intention narrative du sculpteur qui, d'un capot de voiture fait naître un téléphone et d'une portière découpée décline un arc métallique. Il y a chez Woodrow un désir évident et"tranchant" de révéler quelque chose, de recomposer à l'infini des scénarios originaux à partir d'objets prosaïques. Twin Tub with Beaver reste une des oeuvres les plus représentatives de cette volonté axée sur la création d'événements fictionnels au sein d'univers fonctionnels. A cette occasion il s'était servi d'une machine à laver couverte d'un plastique imitant le bois. Laissant mûrir son idée il se décide d'en extraire un castor en raison du rapport avec le bois. La machine à laver dévoile alors son intérieur mécanique à travers une découpe qui permettra de créer le volume du castor. Mettre à nu un objet quelconque permet donc d'en révéler un autre et d'inventer une histoire à partir d'une matière connotée ou d'après une forme idoine.


 
DEVELOPPEMENTS POSSIBLES

- récupération de l'objet trouvé
- transformation d'un objet en un autre
- découpage continu
- Modifier un objet et réinventer son histoire


 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

- D.Elliot, Bill Woodrow , Museum of Modern Art, Oxford, 1983
- M.C.Beaud, Bill Woodrow : Soupe du jour, Musées de Toulon, 1984
- J.C.Ammann, Bill Woodrow , Kunsthalle, Bâle, 1985
- M.Davies Hugh, L.Forsha, Bill Woodrow : Natural Produce, Museum of Contemporary Art, La Jolla, 1985