Né en 1954 à
Boissy-l'Aillerie (Val d'Oise) Patrick
Tosani travaille par série, photographie le feu, la glace,
de simples cuillères, des ongles rongés, des talons,
des circuits électroniques... Il ne fait pas des inventaires
mais travaille sur l'image en agrandissant démesurément
les éléments photographiés. "Ses images
s'imposent par leur taille et suscitent des sensations physiques.
Elles vous saisissent visuellement tout en stimulant l'intellect". Oeuvres : La pluie entre parenthèse, 1986
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C'est en combinant la vitesse de l'eau avec le temps de la prise de vue que Tosani parvient à représenter la pluie. Dans d'autres photographies appartenant à cette même série, l'artiste dévie la chute des gouttes d'eau en insérant dans l'image de la pluie des signes de ponctuation du clavier d'une machine à écrire. Une façon de ponctuer le temps. Dans ses photos rien n'est laissé au hasard : technique, composition, éclairage avant la prise de vue, format au tirage. Celui-ci est déterminé au centimètre près et doit exprimer à la fois une tension et une libération : "le cadre doit contenir la photo tout en lui laissant une certaine liberté". |
«Ce que je recherche c'est la justesse
dans la lisibilité. Et quand je parle de nécessité
photographique, c'est de cela qu'il s'agit : montrer ce que peut
la photographie par son réalisme, sa manière frontale
de présenter les choses. La question qui se pose après
c'est comment s'en écarter. Depuis le début de
mes travaux je questionne l'idée du transfert du réel
: comment passer d'une donnée si riche en n dimensions
(qui inclut celle du temps) à un espace en 2 dimensions,
plat, frustrant. Mais cet appauvrissement du réel, cette
frustration, sont passionnants car ils obligent à une
manipulation mentale, à une conceptualisation. Les procédés de Patrick Tosani
sont ceux qui s'offrent à tous photographes : choix du
point de vue, du cadrage. Ses artifices sont l'isolement et l'agrandissement
(parfois gigantesque) d'un détail. Il n'en exaspère
pas moins le caractère épidermique de la surface
de l'image à travers ses sujets qui le suggèrent
métaphoriquement (peau de tambour, ongle). Mais surtout,
ses sujets saturent l'espace, autant par leurs dimensions (ils
sont toujours représentés en gros plans) que par
leur aspect parfaitement objectif qui s'identifie à la
surface neutre et lisse du papier photographique. |
- agrandissement
/ réduction |
- De la photo comme peinture, FRAC Rhône- Alpes, Lyon, Galerie municipale d'art contemporain, St Priest, 1988 - Patrick Tosani, Fondation Nationale de la photographie, Lyon, 1987 - Patrick Tosani, catalogue du Centre d'Art Contemporain, Grenoble, 1991 - L.Bosse, L.Busine, J.F. Chevrier, Patrick Tosani, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 1993 |