DAVID MACH

voir Que d'eau !

 

Né en 1956 à Fife (Ecosse)
Vit à Londres

Sculpteur écossais, il s'inscrit dans la mouvance de la Nouvelle Sculpture anglaise du début des années 80 (avec Tony Cragg, Bill Woodrow et les français Daniel Tremblay, Jean-Luc Vilmouth). Il se sert du principe d'accumulation d'un même objet d'où surgira une forme inattendue.Véritable archéologie urbaine et industrielle de notre environnement, son travail naît de la fascination de l'objet trouvé, de son évolution, de son vieillissement, de sa déformation.



Oeuvre : «There wasn'tmuch room in the pool for individual expression», ("Il n'y avait pas beaucoup de place dans la piscine pour l'expression individuelle"), 1988 bouteilles, eau, colorants 27 x 478 x 318 cm collection FRAC Franche-Comté


 



 

OUTIL/ GESTE

Aucun outil n'apporte ici de trace visible. L'impératif gestuel réside dans l'alignement régulier des bouteilles, ce qui enferme donc l'artiste dans un système répétitif qui lui interdit tout lyrisme. Le remplissage lui même, obéit à des règles précises pour créer un effet de relief.



SUPPORT / MATIERE

David Mach dispose son installation directement sur le sol. Celui-ci est clair et sans marque particulière afin de permettre la lecture de la forme centrale.
L'oeuvre naît d'une rencontre entre une matière transparente (le verre blanc) et une matière opaque (un liquide sombre).
Elle se compose de 3026 bouteilles dont certaines sont plus ou moins remplies d'eau colorée bleu ou rouge.



L'ACCUMULATION LUDIQUE

«Des silhouettes se dessinent en volume, dans une forêt de bouteilles. David Mach fait mentir l'adage : qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Il joue de l'accumulation, de la transparence et de la couleur, dessinant dans la masse des motifs grâce à des liquides colorés versés dans certaines bouteilles. La maîtrise et le raffinement sont d'autant plus sensibles que Mach a su réajuster le niveau de liquide pour intensifier ou affaiblir la couleur, créant des effets intéressants. L'apparence minimale ou même conceptuelle de ce travail, basé sur la série, est dépassé par son aspect ludique et spectaculaire. Il s'agit ici de faire du beau avec du quotidien, de l'esthétique avec de la méthode et interroger l'oeuvre d'art sur son caractère rare et précieux.»
Dominique Godfroy



L'UTILISATION D'OBJETS COURANTS

Bien que basé sur l'utilisation d'objets issus de la vie quotidienne, le travail de David Mach ne nous renvoit pas comme ce fut le cas avec le Nouveau Réalisme ou le Pop' Art à une condamnation de la société de consommation.
L'accumulation et la répétition du même matériau s'inscrit dans une tradition de la sculpture contemporaine. L'originalité réside dans le choix des matériaux employés. D'un côté nous avons l'oeuvre réalisée et ses caractéristiques esthétiques, volumétriques... et de l'autre, la société industrielle et les mythes qui la caractérisent (abondance et profusion). Le recours à l'objet n'est pas le résultat d'une stratégie qui consiste à confondre l'oeuvre d'art et son contraire. Cette pratique artistique participe davantage d'un cérémonial, dont on trouve notamment les racines dans l'oeuvre de Richard Long.
En teintant ses gestes d'ironie subversive David Mach a su développer un discours drôle et critique sur une société surproductrice et polluante.



 DEVELOPPEMENTS POSSIBLES

- récupération
- utilisation / détournement d'un objet
- mise en oeuvre d'un élément pour créer un tout
- accumulation et répétition d'un même matériau
- l'oeuvre d'art comme regard critique sur la société



 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

- Trucs et trocs, leçons de choses, catalogue de l'expositon du Musée
d'Art Moderne de la Ville de Paris, ARC, 1983
- Béatrice Salmon, David Mach, Ateliers contemporains d'arts 
plastiques, St Brieuc, nov. 1983
- Nécessités, La Roche Jagu, 1983
- Acquisitions 84-85, FRAC Rhône-Alpes, Lyon, 1988