BERNARD FRIZE

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Né en 1954 à Saint Mandé près de Paris
Vit à Paris

Bernard Frize se fait connaître en 1977 par une série de tableaux All over (répartition égale des éléments d'une composition sur toute la surface du tableau). Il se singularise en inventant des procédures qui veulent que les oeuvres soient produites par des opérations exécutées selon les règles d'autres avec lesquelles elles n'ont rien à voir. En refusant d'adopter un «style» il brouille ainsi notre reconnaissance et cherche à nous placer au coeur de la peinture et de ses fondements.



Oeuvre : Nature morte avec une soupière, 1983
huile sur toile
220 x 180 cm
Collection FRAC Bourgogne


 



 

OUTIL / GESTE

Bernard Frize s'évertue à ébranler les codes de la peinture qui obligent le peintre à perpétuer un style. La forme prédomine et se situe toujours en amont du sujet ou de l'objet représenté.



SUPPORT / MATIERE

Nature morte avec une soupière est un grand format peint à l'huile et recouvert d'un vernis craqueleur (utilisé par les antiquaires).
L'utilisation de cette technique est répétée sur d'autres tableaux et abolit le volume et la profondeur du tableau.



LA TECHNIQUE COMME SUJET

Il y a, chez Bernard Frize, une très grande diversité plastique. Il ne se rattache pas à un courant précis tant il essaie justement de s'en extraire. L'artiste brouille volontairement les pistes car il a compris le rapport que la peinture exerce sur le spectateur. "Le marché demande toujours la même image aux artistes, car les gens ne regardent pas la peinture, ils la reconnaissent simplement". Frize cherche donc à s'écarter des codes et des styles, préférant dérouter l'observateur que le guider au moyen de signes identifiables. L'éternelle logique affirmant que le sujet détermine la technique n'est plus vraie pour le peintre. Il préfère agir à contrario et partir de la technique pour générer le sujet. C'est dans cet esprit qu'il réalise en 1980 une série de tableaux constitués de disques de couleur durcie que l'artiste a prélevé à la surface de pots de peinture.




PEINDRE AVANT DE REPRESENTER

Dans Nature morte avec une soupière Bernard Frize rompt encore une fois avec une cohérence stylistique précise. Ni abstraite (quoique proche du monochrome), ni réellement figurative, l'oeuvre se situe à la frontière de techniques diverses. On peut apercevoir, si l'on observe de près, l'utilisation d'un vernis craqueleur qui recouvre le fond de la toile. Frize l'a d'ailleurs utilisé pour toute sa série de peintures où apparaissent des figures. L'aspect de l'objet représenté est donc très proche de celui que l'on percoit réellement, à ceci près que le reste de la toile est lui aussi recouvert de ce vernis craqueleur. C'est donc non plus l'objet lui-même qui est mis en exergue mais la peinture dans son entièreté. Les tableaux de Frize s'appréhendent alors comme des surfaces-écrans sur lesquels tout peut s'inscrire ou disparaître. La forme prend le pas sur le fond. L'artiste dénie les effets traditionnels de la peinture qui sont le volume et la profondeur. Son propos est alors tout entier tourné vers l'acte de peindre.



DEVELOPPEMENTS POSSIBLES
- primauté de la technique par rapport à la représentation
- refus d'adopter un style, volonté de "brouiller les pistes"
- abolition des effets traditionnels de la peinture (volume, profondeur)


 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

- Bernard Frize, Saint-Etienne, Maison de la culture et de la communication, 1986
- Bernard Frize, MAM de la ville de Paris, 1988
- Bernard Frize, Kunsthalle, Zürich, 1993