BILL CULBERT

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Né en 1935 à Port-Chalmers ( Nouvelle-Zélande)
Vit à Londres et en France dans le Vaucluse

Peintre converti à la photographie, Bill Culbert s'étonne d'être le témoin de nombreux phénomènes visuels atypiques. Observateur avisé d'une réalité parfois surprenante il décide de mettre en scène certains évènements auxquels l'oeil ne prête plus garde. La mise en évidence de certaines illusions optiques s'articule souvent autour d'objets de récupération. Mais le fil conducteur de son travail reste l'attrait pour ces phénomènes magiques déclenchés par la lumière.



Oeuvre : Sun glass/wine , 1992 ; Abat-jour/seau , 1992
Photographies couleur
75 x 50 cm ; 60 x 40 cm
Collection FRAC Alsace

 


 



 

OUTIL / GESTE

L'objet photographié constitue à chaque fois l'intermédiaire d'une mise en évidence. Tantôt il rend compte d'une illusion optique (verre de vin + transparence), tantôt il induit une métaphore (seau+abat-jour).



SUPPORT / MATIERE

Il s'agit d'agrandissements photographiques. Le choix des objets n'a pas de vocation esthétique particulière. Seule l'intervention de la lumière donne du sens à la présence de l'objet.



 LA LUMIERE COMME INSTRUMENT

A la fin des années 60 Bill Culbert passe de la peinture à la lumière. Franchir ce pas s'impose logiquement à lui du fait de son observation des phénomènes lumineux et de leur impossible appropriation, selon lui, par la peinture. L'artiste photographie des objets de récupération qui constituent des instruments ou des supports déclencheurs d'illusions optiques surprenantes. Il n' invente pas l'artifice visuel mais le met simplement en situation, le souligne. Son travail se construit également autour d'installations utilisant des éléments luminescents tels que des néons. En associant la lumière aux objets de récupération (tables, chaises, outils, portière de 2CV, etc) il accentue le contraste entre la matérialité "crasseuse" de l'objet et l'aspect "propre" de la lumière. En ce sens il rejoint l'intention d'autres artistes de la Nouvelle Sculpture Anglaise (Mach, Cragg, Woodrow, ...) qui réutilisent des débris industriels pour mettre l'accent sur un contexte économique surproducteur de biens et de donc de déchets.



L'OBJET COMME INTERMEDIAIRE

Ces deux photographies illustrent l'enthousiasme que la lumière engendre sur Bill Culbert. Dans une mise en scène simple et objective il tente d'étonner le spectateur. PourSun glass/wine on s'aperçoit que le dispositif du verre et du vin agit comme une lentille magique qui ,traversée par la lumière du soleil, projette une image déroutante à laquelle on ne s'attend pas. L'ombre du verre de vin donne une ampoule aux contours exacts. Au centre de l'image on aperçoit même une lueur en guise de filament allumé. La lumière se présente alors comme le résultat d'une transmutation du liquide et de la matière.
L'aspect mis en valeur pour Abat-jour/seau n'est pas le même. Ici la lumière est simplement la couleur. Coiffé d'un abat-jour le seau évoque la fluidité de la lumière même s'il n'y a ni ampoule ni fil électrique. L'autre aspect est qu'il s'agit de récipient et donc d'une forme directionnelle. Le seau sert effectivement à contenir quelque chose. Quant à l'abat-jour, qui d'ailleurs a la même forme que le seau, il sert à articuler la lumière. Celle-ci allège donc la matière de son opacité et abolit la fonction utilitaire de l'objet. Bill Culbert emploie donc la lumière comme un courant poétique qui lénifie l'objet en l'illuminant.



 DEVELOPPEMENTS POSSIBLES

- L'exploitation et la mise en scène de l'insolite
- Les effets de transparence
- L'objet détourné
- La lumière comme outil révélateur d'évènements visuels