Christine Melchiors


Intervention de l'artiste dans la vitrine de FAUX MOUVEMENT

Esthétique : entre espace urbain et cosmétique

 

L’aménagement urbain de l’intimité se fait à travers l’architecture, les maisons, les abris etc. et la peau. Le revêtement extérieur des bâtiments rappelle la manière dont la peau entoure le corps. Des façades opaques, semi-transparentes, transparentes, réfléchissantes, hermétiques, ou opalescentes se juxtaposent. Comme la peau, elles reflètent maintes choses sur notre perception intime de l’espace et des personnes qui nous entourent. Cette complexité de la construction urbaine, inspire aussi la manière dont la peau est mise en scène dans les publicités et ensuite comment elle peut l’être dans la rue (on suggère des espaces autonomes et potentiels, mis en place à l’aide des matériaux doux de construction; les cosmétiques)
Une série d’interventions ou d’expériences a amorcé ce projet qui lie l’architecture et les cosmétiques dans une relation inhabituelle. Je suis intervenue directement sur un certain nombre de surfaces vitrées avec un produit cosmétique à chaque fois différent. Certains espaces ont été choisis, d’autres ont été investis sur invitation, ce qui à déterminé leur durée de visibilité, de deux jours à un mois.
Dans son ensemble il s’agit de la sensibilisation d’une architecture, mais également la confrontation de deux types de protections en même temps. Les cosmétiques et le maquillage étant une forme de protection, un espace construit autour de la personne pour la journée. L’architecture est également bien sûr une autre forme de protection qui intègre les mêmes questions sur la lumière, la transparence, le rayonnement, etc…
Les espaces extra-artistiques ont été choisi principalement par rapport à leur relation extérieur-rue et intérieur... Le choix des produits a tout d’abord été déterminé par la poésie de leur titre, en rapport au lieu d’intervention et à son contexte...
A chaque fois une relation très physique avec l’espace a été engagée. Le produit a été appliqué délicatement soit avec deux doigts ou avec une petite éponge. Comme une sorte d’action perturbant brièvement la relation extérieur/intérieur d’un espace, de l’intervention, une fois terminée et la vitre nettoyée, il n’a plus resté que des traces photographiques.