Gérard COLLIN-THIÉBAUT

 


Moeurs du siècle, Dispositifs audio-visuels, Copies, Transcrtiptions, Images de GCT, Peintures sur le motif, Collection Miroir du Monde, Artistes en Petits Soldats, Rébus... il suffit d’arriver sur la page d’accueil du site de Gérard Collin-Thiébaut pour comprendre la multiplicité de son oeuvre. Les diverses facettes s’emboîtent pour former un tout très cohérent. ”Gérard Collin-Thiébaut interroge et ré-interprète les images, les mots et les oeuvres (de même que le musicien interprète une oeuvre musicale), a une évidente prédilection pour les instruments anciens et la peinture, prédilection qu’il cultive sans nostalgie, mais au contraire avec un humour parfois féroce”.
Il montre à FAUX MOUVEMENT des Rébus dont certains sont en volume. Les mots deviennent ici "sculptures". "...Ce qui fait la caractéristique des Rébus de Gérard Collin-Thiébaut, outre le fait de dire les choses les plus compliquées à l’aide d’images les plus simples, comme pour tout rébus, c’est la présence simultanée et non dissimulée de la réponse, afin que l’effet de reconnaissance prenne le dessus sur le plaisir de découverte".
Les rébus, jeu d’esprit très populaire aux XVIIIème et XIXème siècles, empruntent l’art d’écrire des peuples ignorant l’alphabet, exprimant des mots, des phrases, par des figures d’objets ou des arrangements dont les noms offrent à l’oreille une ressemblance avec les mots ou les phrases que l’on veut exprimer (homonymie, homophonie). Rébus est tiré de la phrase : non verbis, sed rebus, (non dans les mots, mais dans les choses). Ce n’est pas la première fois que G. Collin-Thiébaut utilise des traditions populaires (les Artistes en Petits Soldats et les Images de G. C-T. tirés de l’imagerie populaire, les jeux-concours tirés de magazines à grands tirages, etc.), ces jeux de mots liés aux images, qui traduisent non sans ironie, les relations entre les idées et les choses, le souci de rassembler, les cultures dites savantes, et celles dites moyennes et populaires, tout cela n’est pas sans nous rappeler un certain humanisme rhénan, celui d’Erasme et de l’école humaniste de Sélestat, à partir de 1460, avec Beatus Rhenanus (1485-1547) l’un de ses meilleurs fleurons, qui lèguera sa fameuse bibliothèque à cette ville qu’arpenta bien plus tard, dans les années 50, Gérard Collin-Thiébaut".
Depuis 1967 Gérard Collin-Thiébaut réalise des collectes, plutôt que collections, qui sont inventoriées et regroupées sous le nom générique de "Mes oisivetés". Celles-ci se subdivisent en plusieurs catégories : "regard anthropographique" et "collectes ethnographiques". Ces catégories se subdivisent elles-mêmes en plusieurs séries telles que "bagues de cigares", "buvards", "cartons de bière", "images religieuses /
pieuses", "opercules de crême à café", "cartons à bière", "savonnettes", "jouets Kinder Surprise", "sacs plastiques" etc etc.
"Je compris alors que mon salut résidait dans une meilleure compréhension du monde qui m’entourait et yeux grand ouverts, je me mis à collecter tout indice susceptible de me le faire comprendre, me débarrassant du même coup de ces moments propitiatoires, accumulant photographies, cartes postales, prospectus, catalogues, guides touristiques, ainsi que tous les objets insignifiants mais révélateurs, de la vie quotidienne : sacs plastiques, sucres, agendas, savonnettes, pochettes d'allumettes, etc., etc.".
Durant l'exposition, chacun pourra participer aux Oisiveté de GCT en apportant de menus objets du quotidien, sacs plastiques et papier, savonnettes d'hôtel, sucres enveloppés (morceaux et sachets), pochettes d'allumettes, dessous de verre à bière, jouets Kinder, McDonald, dépliants/guides touristiques, cartes postales, etc. Vous contribuerez ainsi à cette autre mémoire du monde qu'est l'immense collecte scientifique populaire de Gérard Collin-Thiébaut, ses Oisivetés, deviendront les vôtres, et cette connivence avec l'oeuvre ira en grandissant à mesure de votre participation.