28 mars - 29 avril 2001
 

PLEIN FEU

aspects du cinéma expérimental japonais

 

 

 

Takashi ISHIDA
Chambre / forme 
16 mm, coul., son optique, 7 mn
1999


"Dans cette production, je voulais tout simplement peindre comme je le sentais... Selon ce principe, j'ai travaillé jadis, dans un petit studio... La situation n'était alors pas idéale, car je ne pouvais pas bouger la caméra comme je le souhaitais, je n'arrivais pas à filmer ce que je nommais : "l'Air" et le "Poids". Pour cette nouvelle réalisation, j'ai filmé à l'intérieur d'une chambre. Je montre les regards sur "La peinture et le sol", sur "l'intérieur et l'extérieur" et sur "la fenêtre et le mur"... l'espace peint et l'espace non peint. Ainsi, je tente de visualiser la profondeur. Pour finir j'ai peut-être peint l'intérieur d'une "chambre fermée" qu'on appelle caméra. "

 

Akira MIZUYOSHI
The printed sunlight film 
  16 mm, coul., silencieux, 5 mn
1998

 

"J'ai filmé des paysages éclairés par le soleil qui est la source lumineuse la plus luxueuse, ainsi que la lumière du soleil elle-même. C'est un film qui fait reconnaître au spectateur la beauté de la lumière naturelle qu'on ne peut jamais observer avec la lumière artificielle".

 

Akira MORISHITA
Xérophilie
16 mm, coul., silencieux, 11 mn
1985

 

Ce film s'attaque à la critique de notre société de média selon diverses images auto-référentielles. Pour ce faire, toutes les stratégies sont bonnes. Ainsi la citation de classiques, l'utilisation de films traditionnels de même que les programmes de télé quotidiens, l'usage d'une pseudo-narration comme prétexte ainsi que l'inclusion de clichés et de banalités...

 

Yûri OBITANI
Le cinéma français
16 mm, coul.,  son optique, 11 mn
1994


C'est un film conceptuel sur les thèmes "Qu'est-ce que le Cinéma français ?" et "Qu'est-ceque la France ?". Au Japon le cinéma français se résume à quelques films de la nouvelle vague : "Un homme et une femme" (Claude Lelouch), "Quatorze Juillet" et "Les 400 Coups" (François Truffaut) L'occasion de connaître un éventail plus large de films français est peu fréquente, c'est pourquoi, il a réalisé ce film. La France n'est, ni l'Italie, ni le Japon.

Jun'ichi OKUYAMA
My movies melodies
16 mm, n/b.,  son opt.   7 mn
1980


Dans ce film, l'image produit le son, du "son d'images".J. Okuyama fait des prises de vue de paysages, d'incidents. Les diverses images servent à couvrir une grande gamme de sons. La mélodie principale est l'image radiographique d'un peigne.

 

Shinto-Ga, osmography
16 mm, couleur,  son opt.   9 mn
1994


Pour ce film, j'ai suivi à la lettre les indications du développement négatif pour développer un film Super 8 positif. Osmography est issu de la volonté de créer une nouvelle version de My Movie Melodies. L'image empiète sur la bande-son et l'enregistrement optique a été utilisé pour reproduire le son.

 

Yo OTA
Relative time - table 2001
16 mm couleur.  opt   7 mn
2001

Yo Ota travaille sur le film non-narratif et axe ses recherches sur la temporalité cinématographique. Pour ce faire, il manipule les images par un changement de prise de vues, par la superposition d'images filmées à vitesses différentes.

Dans Relative time-table il filme le même cadre avec deux caméras s-8placées côte à côte ; celles-ci enregistrent le même cadre et le même moment mais à des vitesses différentes et sur des supports distincts. L'une filme en noir et blanc à 15 images/seconde, l'autre en couleur à 24 images/seconde. Ces films s-8 sont développés par Yo Ota lui-même qui en réalise des tirages optiques 16 mm.

 

  

 

Ichiro SUEOKA

Anthologie

Vidéoprojection U-Matic

 

 

Red, black & white
s-8mm n/b   son - 1ch mag   3 mn
1995
  

Le thème de ce film est la prévisualisation du "mouvement" radical du système cinématographique. L'auteur filme une nature morte au moyen d'une caméra 16 mm dans laquelle il met une pellicule de Super 8. Le sujet est, ici, à nouveau un prétexte, tendant à réaffirmer le processus cinématographique même, à travers la maîtrise de l'illusion de ce que l'on appelle "image".

Vase 
s-8mm n/b   son - 1ch mag   3 mn
1995


Ce film a été réalisé dans le but de faire apparaître les éléments de construction cinématographique suivants :

- Illusion / privation : les taches d'émulsion sur la pellicule deviennent les images qui composent le film. Cependant nous pouvons généralement analyser les formes (les images) perçues sur l'écran. La création de l'illusion est obtenue par la propre substance du film, par sa nature.

- Mouvement / déconsidération : le système cinématographique est la projection de 24 images fixes par seconde. Donc, la reconnaissance du mouvement est inévitablement liée à ce système. Malgré tout, notre regard reste fixé au rectangle au milieu de l'écran. Ainsi nous assimilons et nous considérons les événements sur l'écran comme étant de la cinématographie, sans faire cas de la pellicule sur le projecteur. Une pièce filmée dans son ensemble nous permet de comprendre le mouvement (la variation) de l'espace et du temps cinématographique. Quand l'auteur filme en plan fixe une nature morte, c'est l'effacement de la reconnaissance des événements, mais les défauts et les taches sur la surface du support nous montrent précisément le mouvement de la pellicule.

- Hasard / approbation : le film est un assemblage complexe de deux éléments distincts, les images et le son. Ainsi, les films produits sont l'aboutissement d'une réflexion sur l'aspect général de ces deux éléments et leur harmonisation. Malgré toutes ces notions, chaque son et chaque image ont été accidentellement synchronisés selon une harmonie esthétique liée à la subjectivité du réalisateur. Il n'existe pratiquement jamais de relation absolue entre l'image et le son, ils sont placés ensemble par hasard sur la pellicule. On en arrive à la conclusion qu'il n'existe pas de relation absolue entre eux et qu'ils ne sont pas nécessairement liés l'un à l'autre.

Substitution, New year
s-8mm couleur   son - 1ch mag   3 mn
1998

"J'ai trouvé par hasard un film au format original Double 8, qui date de 1965, appartenant à un auteur anonyme. Les images filmées sont des scènes de vie familiale. Je voulais absolument voir ce film, mais je n'avais pas de projecteur de ce type. J'ai alors essayé de le copier sur une pellicule single 8. Cette simple transformation de format crée des images inattendues".

Juxtaposition family
s-8mm couleur   son - 1ch mag   3 mn
1998


"Lors d'un voyage à Paris, il y a quelques années, SUEOKA déniche au marché aux puces un film sur l'éducation sexuelle et plus précisément sur la contraception. Ce film devient la matière première d'une nouvelle expérience de métrages, dans laquelle il explore la notion de forme et de contenu.

La forme a été construite par la juxtaposition des images en les décalant d'une seconde toutes les trois secondes.

Possession - negation
s-8mm couleur   son - 1ch mag   5 mn
1998


SUEOKA initie un nouveau type de found footage, les films trouvés d'autres auteurs sont copiés deux fois sur la même pellicule. Par ce processus imprécis, il obtient des images floues et inégales. Si l'intention de l'artiste était de manipuler et de maîtriser les images, ici, une réaction chimique déclenche des choses imprévues. On pourrait comprendre l'exploration de ce processus cinématographique comme une transposition métaphorique d'une autre réaction repérée précisément dans le sujet traité par les films utilisés : des événements sociaux durant les années cinquante et soixante.

Ce film a été très précisément démonté et monté, les pellicules apparaissent tantôt en positif tantôt en négatif et les durées varient de 3, 6, 9 secondes. Ce film se termine avec la chute de la fusée "Jupiter".

 

Seagulls are screaming, "kiss her, kiss hier"
s-8mm couleur   son - 1ch mag   5 mn
1998

 

SUEOKA réalise ce film de found footage à partir du film "les Oiseaux" d'Alfred Hitchcock. Il veut faire apparaître une idéologie, présente dans le cliché cinématographique : le rôle de la femme dans les films de suspens ou d'horreur.

Il a repris les séquences où Melanie Daniels (Tippi Hedren) s'aventure dans le grenier rempli d'oiseaux qui s'attaquent obstinément à elle. Il a utilisé deux séquences de métrages identiques.

- le premier métrage est monté avec une accélération.

- le deuxième métrage est traité de manière complexe avec un ralentissement au début puis une accélération. Une deuxième opération découpe ce métrage en plusieurs séquences puis les insère alternativement.

Pour finir il réunit ces deux métrages. Il nous montre ainsi deux déroulements du temps différents.

 

The rainbow  of Odds
s-8mm couleur   son - 1ch mag   8 mn
1998


Ce métrage de found footage a été réalisé à partir du "Magicien d'Oz ". Il traite de la reconstruction d'images et du repérage de temps. Habituellement, dans les films narratifs, la lecture de l'histoire est linéaire. Avec ce film, SUEOKA fait une recherche sur le système typique de la cinématographie : le rapport entre la morphologie du mouvant et le son dans le déroulement du mouvement même de la pellicule : "film = pellicule".

Ce film a été construit suivant les trois thèmes suivants :

- Temps = musique : dans les films narratifs, le scénario et le son rendent perceptible l'écoulement du temps. Pour ce film, SUEOKA jouant sur la répétition de la musique "Over The Rainbow" associée aux images répétitives elles aussi, donne l'impression d'un temps suspendu.

-Incertitude : Le nombre d'images de la séquence a été décidé par la longueur du métrage et non par son contenu. Apparaissent ainsi un sens nouveau et des rythmes visuels dus au hasard.

- Image = pellicule : Les défauts du développement et les rayures mettent en évidence la matière même de la pellicule. Habituellement lors de la projection d'un film, nous sommes sensibles à la qualité des images en faisant abstraction de la matière de la pellicule. Le travail du réalisateur nous rend sensible à cette matière.

 

Lust und leid hoch drei
s-8mm couleur   son - 1ch mag   5 mn
1998


SUEOKA revoit un texte cité. " Derila s'effondre par le désir d'amour et de pouvoir ".Comme la cinématographie est une conséquence du désir, ce média contient en lui-même les causes de son effondrement.

 

Pourquoi la vache rumine ?
s-8mm couleur   son - 1ch mag   5 mn
1999

Ce film est parti d'une série qui se réfère aux films dits d'Avant-Garde. Il s'agit d'une nouvelle analyse des films modernistes produits durant la période comprise entre les années 60 et les années 70. C'est un clin d'il au film de Georges Rey, " La vache qui rumine"

 

Aziz Shakhar, looking for a job
16 mm n/b son/opt 6mn
1995

  

"Je m'appelle Aziz Shakhar. J'ai étudié le droit à l'université du Caire pendant 2 ans. Je suis à..." (Extrait du dialogue du film)

Les métrages utilisés dans ce film existent comme prétexte. A partir d'un thème cinématographique, le cinéaste dispose les métrages de 5 manières différentes : image d'origine (O), séquence inversée (R), face inversée (I), face et séquence inversée (I-R), et inversion haut/bas. Ces différents métrages dont la durée la plus courte a été fixée à deux secondes et demi, sont rassemblés et présentés comme un unique film. Par la suite la durée augmente selon un calcul arithmétique d'ordre croissant, qu'il décompose en 4 temps : augmentation simple de la durée (Ld), augmentation/diminution (Ld/Li). Il faut prendre en considération que le métrage d'un point de vue cinématographique se définit comme une série de temps, différent du temps original et dont parfois l'ordre des séquences est modifié.

Cette manière systématique, traitée par le réalisateurà partir d'un seul métrage comprenant originellement un temps continu, est une tentative de démystification de l'opération de la réalisation cinématographique. Par ailleurs, le cinéaste propose une réflexion sur le srapports entre la cinématographie et les phénomènes inconscients ou collectifs.

Little cat for Flix
16 mm n/b  son/opt  5mn
2000
  

Ce film fait partie d'une série qui se réfère aux films dits d'Avant-Garde. Il s'gait d'une nouvelle analyse des films modernistes produits durant la période comprise entre les années 60 et les années 70. C'est un clin d'oeil aux films de Malcolm Le Grice, Little cat for Roger


Des vidéos sur moniteurs permettent de compléter ces aspects du cinéma expérimental japonais et notamment de voir ou revoir les films programmés dans les Tournées du Cinéma Expérimental Japonais en 1997, 1998, 1999 et 2001 (env. 8 heures de programme au choix)