> 7 juillet - 30 septembre 2000
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Après l'objet, l'eau et le paysage, thématiques
développées dans les manifestations des étés
précédents, Faux Mouvement propose cette année
une exposition sur le thème du vêtement. "Le corps n'a jamais cessé de s'exposer. Seuls les modes de représentations liés à son image socio-culturelle varient. Les artistes des années 70 travaillaient directement sur le corps, le triturant et le malmenant parfois. Ceux des années 90 expriment une perception autre : c'est l'enveloppe qui est objet d'investigation. Ainsi travesti, déguisé, paré de différentes strates de vêtements ou de maquillage, le corps disparaît sous le revêtement, et avec lui l'affirmation du sujet. S'installe alors la fragilité d'une identité précaire". Clarisse Hahn Durant tout l'été 2000 Faux Mouvement a ouvert sa Garde-Robe, mais il ne s'agissait pas d'un défilé de haute couture, ni d'une présentation de vêtements dessinés par des artistes, ni de réalisations de plasticiens au service de la mode. Cette exposition a dévoilé quelques-unes des utilisations et interprétations du vêtement par des artistes aujourd'hui. De nombreuses robes étaient présentées
dans cette garde-robe. Face à l'entrée, une robe
de géant interpellait le visiteur ; cette oeuvre de Beverly Semmes
interroge
la relation du féminin à une nature apprivoisée
ou indomptée, accueillante ou repoussante. C'est dans
une longue robe rouge crochetée par elle-même que
Christelle
Familiari
attend les suçons des visiteurs ; quant aux robes aux
tons pastels de Wiebke
Siem,
elles ont été moulées en mousse à
partir du propre corps de l'artiste puis adaptées selon
une stricte conformité esthétique. La robe de Philip Huyghe, comme ses autres vêtements
en plastique moulé, est elle composée de deux fragments
qui ne pourront jamais s'ajuster pour ne faire qu'un. Les silhouettes
de tissu de l'installation murale de Franz-Erhard Walther suscitent chez le spectateur un rapport
évident avec son propre corps. Quant à Eran Schaerf, il met l'accent sur
l'importance du vêtement comme tissage, comme maillage
culturel face à l'exil volontaire ou involontaire et il
présente la mode vestimentaire comme un facteur privilégié
de l'intégration. Les photos de Natacha Lesueur font elles référence
aux modèles de la mode et de l'industrie des produits
de luxe ou aux catalogues de prêt à porter. |
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