Dominique CERVANTES et Manfred STERNJAKOB

> 4 mai - 22 mai 1999

 

"Aujourd'hui, dit Manfred Sternjakob, je ne peux plus agir comme "Lehrmeister", mais je peux toujours démontrer le fonctionnement ou plutôt le disfonctionnement de notre entourage quotidien. Lucide et conscient de l'insuffisance et de l'impuissance de l'art comme moyen de remodeler le monde, j'essaie néanmoins, avec plus ou moins de réussite, de faire face aux problèmes posés. L'artiste doit jouer un rôle de "thermomètre" de la société. Il doit faire partie de cette opposition constructive, dans laquelle l'artiste doit forcément se retrouver, s'il ne veut pas perdre toute sa légitimité".

Poussant la porte de l'espace Faux Mouvement, le visiteur est attiré par la musique de Strauss, véritable invitation à valser dans le lieu. Or, paradoxe, celui-ci est aujourd'hui difficilement accessible et praticable et la liberté de/dans l'espace est largement entravée. Utilisant une mesure étalon de 2 mètres, Dominique Cervantès et Manfred Sternjakob y ont en effet créé une "sculpture" qui reconfigure la salle d'exposition, la transformant en un véritable labyrinthe. Celle-ci devient à la fois un nouvel espace physique mais aussi un "espace mental". La banalité des matériaux mis en oeuvre pour construire celui-là fait écho à l'absurdité des situations suggérées par les images. Des vidéos viennent dévoiler quelques-unes des mille images que Dominique et Manfred ont dans la tête et que nous, spectateurs, nous ne pouvons pas voir.

"Penser comme une feuille que l'on noircirait avec plaisir, avec pour seule ambition de rester là avec notre histoire mentale. J'ai mille images dans la tête que tu ne peux pas voir.
Ce matin j'ai acheté un journal qui paraît la veille pour le lendemain, on m'a dit qu'il n'y avait que les idiots pour faire de tels actes... Qu'est-ce que je suis con !!!!" pense Dominique Cervantès.