"Mouvements des êtres volés
par le souffle de l'arabesque ou souffle infini des entrelacs
humains sur toute chose ?
A quoi bon décider des limites du plein ou du vide. Ma
préférence est pour l'abandon dans l'illusion,
la surface, l'impalpable de la couleur et de la lumière,
le souvenir d'un regard, les larmes qui altèrent les voix,
les cris perdus." Lorraine Pellegrini, mars 98.
Les influences de l'Orient, les apports de l'art
oriental dans l'art occidental sont indéniables depuis
le XIXè siècle. Proche de ce "désir
d'Orient", de peintres tels que Delacroix, Klee, Matisse...,
convaincue des liens étroits de notre culture et de notre
histoire avec celles des pays arabes, Lorraine Pellegrini est
sensibilisée par les événements qui les
secouent. C'est ainsi que depuis 1994, elle collecte les articles
de presse sur l'Algérie et qu'elle a souhaité,
par son travail artistique, réunir des espaces géographiques
et intellectuels.
Une représentation artistique à propos de la guerre
en Algérie se heurte à l'impossibilité de
décrire le réel ; alors, loin d'un travail narratif,
le propos de Lorraine Pellegrini est d'occulter la réalité
d'un espace architectural pour engager le spectateur dans un
mouvement de recherche et de réflexion et l'amener jusqu'à
un espace fictionnel.
L'installation consiste à réduire la galerie à
un couloir de circulation. Deux constructions, volumes translucides,
mouvants et fragiles viennent modifier l'architecture et la perception
de l'espace d'exposition. Face à l'entrée une photocopie
agrandie interpelle le visiteur.La salle d'exposition devient
un lieu propice à la méditation. Articles de presse
et livres proposés en consultation ont d'autre part alimenté
les réflexions personnelles.
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