Le support de l'image créée, ou
plutôt recréée par Stéphane Lallemand
n'est ni toile, ni papier, ni bois... mais un "objet"
qui nous rapproche du monde de l'enfance, le Télécran.
Il nous propose un autre regard sur les "images" produites
par les peintres d'hier et donne un sens nouveau à nombre
d'entre elles. "La modélisation sur Télécrans
et l'interprétation respectueuse des images existantes
découlent peut-être du même besoin qui m'a
toujours poussé à n'utiliser, pour les recycler,
que des matériaux de rebut pour ne pas avoir à
gaspiller un matériau brut. Pourquoi rajouter des images
à celles qui existent déjà ? La relecture
suffit peut-être à donner un sens nouveau..."
Ces Télécrans ont une iconographie
commune : le corps. Mais un corps "désormais envolé",
"une chair subtile incarnée sur les contours".
"L'art accouche d'une matière fatale, d'une corporéité
vaporeuse et paradoxale, ramassée toute entière
dans le passage d'une ligne. D'où le poids du trait de
Lallemand, où notre relation au corps ne tient plus qu'à
un fil, dans des écrans tant menacés d'effacement
que tracés dans le tremblement. Comme des tatouages précaires
de cette obsession primitive, les Télécrans de
Lallemand gravent les frontières d'un corps ultime".
Frank
Perrin in catalogue Stéphane Lallemand, 1992 -
1993
Stéphane Lallemand propose une sorte de
musée imaginaire avec des oeuvres à l'existence
fragile et éphémère.
|