Stéphane LALLEMAND

> 4 mars - 16 avril 1995

 

Les Télécrans


 

Le support de l'image créée, ou plutôt recréée par Stéphane Lallemand n'est ni toile, ni papier, ni bois... mais un "objet" qui nous rapproche du monde de l'enfance, le Télécran. Il nous propose un autre regard sur les "images" produites par les peintres d'hier et donne un sens nouveau à nombre d'entre elles. "La modélisation sur Télécrans et l'interprétation respectueuse des images existantes découlent peut-être du même besoin qui m'a toujours poussé à n'utiliser, pour les recycler, que des matériaux de rebut pour ne pas avoir à gaspiller un matériau brut. Pourquoi rajouter des images à celles qui existent déjà ? La relecture suffit peut-être à donner un sens nouveau..."

Ces Télécrans ont une iconographie commune : le corps. Mais un corps "désormais envolé", "une chair subtile incarnée sur les contours". "L'art accouche d'une matière fatale, d'une corporéité vaporeuse et paradoxale, ramassée toute entière dans le passage d'une ligne. D'où le poids du trait de Lallemand, où notre relation au corps ne tient plus qu'à un fil, dans des écrans tant menacés d'effacement que tracés dans le tremblement. Comme des tatouages précaires de cette obsession primitive, les Télécrans de Lallemand gravent les frontières d'un corps ultime".

Frank Perrin in catalogue Stéphane Lallemand, 1992 - 1993

Stéphane Lallemand propose une sorte de musée imaginaire avec des oeuvres à l'existence fragile et éphémère.